Il est, en Iran, des routes anciennes. À l’époque achéménide (6e-4e siècle avant J.-C.), l’empire perse était traversé de routes royales, ponctuées de postes relais, ancêtres de notre poste moderne. Puis, à l’époque islamique, les caravanes empruntèrent les mêmes itinéraires, au long desquels on construisit au long des siècles des caravansérails, gîtes et relais commerciaux fortifiés, édifiés tous les 25 à 30km. À l’époque contemporaine, certaines autoroutes suivirent certains tracés fondamentaux : les caravansérails qui les bordent attestent de l’ancienneté de ces itinéraires, foulés depuis des siècles par les voyageurs et les caravanes.
L’Iran est structuré par deux axes majeurs : nord-sud (Shiraz-Ispahan-Téhéran), et est-ouest (Tabriz-Téhéran-Mashhad). Ils correspondent à des axes de pouvoir (Shiraz et Ispahan furent des capitales, Téhéran l’est toujours), ou à des voies séculaires : la liaison est-ouest est l’une des Routes de la Soie, née au 2e siècle avant notre ère. En Iran, prendre certaines routes, c’est parcourir une histoire millénaire.

Province d’Ispahan. Photographie : ©Patrick Ringgenberg.