Routes et paysages

Province du Sistan va Baluchestan. Photographie : ©Patrick Ringgenberg.

Il est, en Iran, des routes anciennes. À l’époque achéménide (6e-4e siècle avant J.-C.), l’empire perse était traversé de routes royales, ponctuées de postes relais, ancêtres de notre poste moderne. Puis, à l’époque islamique, les caravanes empruntèrent les mêmes itinéraires, au long desquels on construisit au long des siècles des caravansérails, gîtes et relais commerciaux fortifiés, édifiés tous les 25 à 30km. À l’époque contemporaine, certaines autoroutes suivirent certains tracés fondamentaux : les caravansérails qui les bordent attestent de l’ancienneté de ces itinéraires, foulés depuis des siècles par les voyageurs et les caravanes.

L’Iran est structuré par deux axes majeurs : nord-sud (Shiraz-Ispahan-Téhéran), et est-ouest (Tabriz-Téhéran-Mashhad). Ils correspondent à des axes de pouvoir (Shiraz et Ispahan furent des capitales, Téhéran l’est toujours), ou à des voies séculaires : la liaison est-ouest est l’une des Routes de la Soie, née au 2e siècle avant notre ère. En Iran, prendre certaines routes, c’est parcourir une histoire millénaire.

Province d’Ispahan. Photographie : ©Patrick Ringgenberg.

Province du Sistan va Baluchestan. Photographie : ©Patrick Ringgenberg.

Grandes routes, petites routes. Hors des grands tracés historiques, il y a une foule de routes qui font accéder aux replis intimes du pays, et que nous aimons aussi proposer aux voyageurs :  non pour aller voir de grands sites, mais pour le bonheur de s’imprégner d’un espace et de savourer des ambiances uniques : parler avec des bergers, être invité pour un thé dans un village, voir les derniers feux du soleil sur des montagnes ou des villages de terre. Toutes les routes sont nôtres, et nous sommes souvent d’accord avec les soufis : c’est le chemin qui compte, non le but – ou plutôt : le but, c’est le chemin.