En un siècle, l’Iran s’est développé de façon fulgurante. Pays traditionnel et peu industrialisé au début du 20e siècle, il a connu une modernisation à marche forcée sous la dynastie Pahlavi (1925-1979), et qui s’est poursuivie, par d’autres voies, sous la République islamique (1979-…). Les villes anciennes, dès les années 1930, ont été pour la plupart entièrement remodelées pour s’adapter aux voitures et à l’industrialisation du pays.
En quelques décennies sont nées des nostalgies multiples pour des lieux disparus dans ces bouleversements : Téhéran de jadis ou jardins secrets, témoins d’une vie passée ou de moments heureux, vestiges de l’Iran antique pour les nostalgiques de la grandeur perse. Si certains lieux ont une résonance pour les Iraniens surtout, il est aussi une nostalgie occidentale de la Perse : l’émerveillement pour un Orient mystérieux, consigné par les voyageurs européens depuis le Moyen-Âge ; une nostalgie, aussi, pour un art du voyage, un « usage du monde » (Nicolas Bouvier), antérieur aux uniformisations touristiques.
Si nous aimons vous faire vivre l’Iran contemporain, nous aimons aussi rêver à l’histoire, à des manières autres de traverser le monde, à une certaine Perse qui habite depuis si longtemps la culture occidentale et sa nostalgie des paradis orientaux.
